Dans une ville aussi diversifiée et dynamique que Toronto, l'alimentation devrait être une source de liens, et non d'inquiétude. Pourtant, pour de nombreux habitants de Malvern, l'insécurité alimentaire est une réalité quotidienne, façonnée par des obstacles systémiques, la hausse des coûts et des lacunes politiques. Le M-Project est né du besoin de mieux comprendre cette crise, non seulement par les statistiques, mais aussi par la voix de ceux qui la vivent. Alliant cartographie communautaire et récits, ce projet met en lumière les difficultés profondes et souvent invisibles liées à l'accès à l'alimentation, tout en plaidant pour des changements politiques concrets.
Lisez le rapport complet sur le projet M ici.
Le M-Project est une initiative de cartographie et de narration visant à comprendre les différentes manières dont les habitants de Malvern vivent l'insécurité alimentaire. Pour la cartographie, des données ont été collectées via Google Maps afin de localiser les épiceries de Malvern et des environs, à Scarborough. La partie narrative du projet a débuté par une écoute attentive. Cette écoute a permis d'identifier les enjeux clés suivants :
Limitation des subventions/programmes de soutien gouvernementaux : Les taux d'aide sociale sont inférieurs au seuil de pauvreté. Le programme Ontario au travail et le Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées suppriment le volet logement lorsqu'un bénéficiaire se retrouve sans logement ou ne paie plus de loyer. Ces politiques punitives maintiennent les plus vulnérables de notre communauté dans une pauvreté extrême (The Daily Bread Report).
Les populations vulnérables et leurs circonstances particulières : Les locataires, les personnes âgées, les étudiants internationaux, les personnes marginalisées, les autochtones, les personnes handicapées, les demandeurs d’asile, les nouveaux arrivants et les personnes sous-logées ou sans logement sont les plus susceptibles de souffrir de la faim.
Logements inabordables : Loyers élevés ou incontrôlés, rénovations et manque de soutien en matière de logement à loyer indexé sur le revenu, qui est souvent inaccessible aux personnes dans le besoin.
Le revenu et son absence : À Toronto, le salaire vital est de $25,05/h. Toute personne gagnant moins que ce montant avec seulement 40 heures de travail par semaine se retrouve sous le seuil de pauvreté, voire dans une pauvreté extrême.
Accessibilité: Les aînés et les personnes handicapées ont constaté que la distance qu’ils doivent parcourir pour accéder aux épiceries est trop grande.
Les récits et expériences vécues partagés lors du projet d'écoute ont ensuite été articulés en six récits fictifs uniques afin de mettre en lumière les difficultés de la communauté face à l'insécurité alimentaire. Nous avons pris soin d'anonymiser les récits et les informations partagés afin de protéger l'identité des membres de la communauté. L'insécurité alimentaire ne se limite pas au manque d'aliments sains pour manger régulièrement : c'est un problème systémique auquel il faut s'attaquer de toute urgence. Il s'agit également d'un fardeau structurel qui affecte lourdement les personnes marginalisées et vulnérables.
Il n'existe actuellement aucune subvention ni aucun programme de soutien gouvernemental ciblant spécifiquement l'insécurité alimentaire des populations vulnérables. Bien que la Ville de Toronto ait déclaré l'insécurité alimentaire comme une urgence en décembre 2024, nous ne savons pas encore comment cette motion sera mise en œuvre. Vous pouvez en savoir plus sur cette annonce ici. Le CRFM demeure déterminé à plaider en faveur de la mise en œuvre de cette motion, aux côtés d'autres organismes de la ville.
Un appel à l’action :
- Donnez votre avis sur la Charte alimentaire de Toronto ici
- Bénévole pour la recherche de la Daily Bread Food Bank à Scarborough ici
- Envoyez à vos responsables une lettre prônant le changement ! Lettre du Pain Quotidien Centres communautaires d'alimentation du Canada
- Vérifier Mangez. Réfléchissez. Votez.
Blog et projet par :
Shathvahi Ramesh
Membre de l'équipe du MFRC et ancien élève du Programme d'action et de défense des droits des jeunes de Malvern (MYAAP)
